Scientific MOOCs follower. Author of Airpocalypse, a techno-medical thriller (Out Summer 2017)


Welcome to the digital era of biology (and to this modest blog I started in early 2005).

To cure many diseases, like cancer or cystic fibrosis, we will need to target genes (mutations, for ex.), not organs! I am convinced that the future of replacement medicine (organ transplant) is genomics (the science of the human genome). In 10 years we will be replacing (modifying) genes; not organs!


Anticipating the $100 genome era and the P4™ medicine revolution. P4 Medicine (Predictive, Personalized, Preventive, & Participatory): Catalyzing a Revolution from Reactive to Proactive Medicine.


I am an early adopter of scientific MOOCs. I've earned myself four MIT digital diplomas: 7.00x, 7.28x1, 7.28.x2 and 7QBWx. Instructor of 7.00x: Eric Lander PhD.

Upcoming books: Airpocalypse, a medical thriller (action taking place in Beijing) 2017; Jesus CRISPR Superstar, a sci-fi -- French title: La Passion du CRISPR (2018).

I love Genomics. Would you rather donate your data, or... your vital organs? Imagine all the people sharing their data...

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"Check-up santé" (BFM), l'émission pour toubibs 1.0

Le paternalisme médical gaulois et autres lobbies 1.0 venant vendre leur soupe ont encore frappé dans l'émission "Check-up santé" sur BFM dimanche dernier ... Peut-être s'agissait-il d'une rediff' ... On a pu entendre un médecin dire d'un ton péremptoire que le dossier médical patient et le dossier médical partagé ne sont "pas du tout la même chose", mais sont "complémentaires" ... Voyez-vous, disait ce toubib très condescendant (paternaliste ou 1.0), le dossier médical patient est pour le patient (loi Kouchner de 2000 et quelques ouvrant droit au patient à être en possession de son dossier médical) ; on comprend dans la bouche dudit toubib que ledit dossier médical patient n'est rien d'autre qu'une coquille vide, tandis que le dossier médical partagé "est destiné à circuler uniquement entre soignants" ... C'est bien entendu ce dernier qui intéresse notre médecin paternaliste gaulois. "Où irions-nous si le patient pouvait modifier, ajouter ou supprimer des données dans son dossier médical ? Cela mettrait en danger notre capacité de faire un diagnostic et de prescrire un traitement de manière adéquate". Tous les partis qui discutaient dans cette émission (le médecin, l'interviewer) étaient implicitement d'accord sur cette Vérité Fondamentale ou Dogme. La messe était dite.

J'ai parlé à ma médecin généraliste de cette émission et de ce qui y a été dit sur le dossier médical patient et sur le dossier médical partagé - sur le ton : "faut pas confondre les serviettes et les torchons". Ces propos choquent les médecins eux-mêmes, apparemment ... Il faut dire que ma généraliste (qui est aussi celle de mon mari) pense que le patient et son médecin ne sont pas coincés dans une hiérarchie subordonnant le premier au second ... La nature de notre relation est fondée sur l'estime et la confiance, et non le paternalisme ou la défiance ; l'égalité et non la chefferie ... Bref, c'est du travail d'équipe ... où l'humain est pris en compte ...

"Check-up santé" établit donc que le patient est un "glandu" inapte à gérer ses données médicales et à les partager avec des personnes de son choix (professionnels de la santé, paramédicaux, etc.), et qu'il existe une hiérarchie de droit divin : le patient est subordonné à son médecin ... Qui a le plus intérêt à guérir ? à prendre en charge au mieux une maladie chronique (ALD) ? le patient, ou le médecin ?

Cela me rappelle l'hôtel Hilton en Malaisie à Kuala Lumpur y a 2 ans ... Pour Noël, mon frère m'avait offert un coach dans la prestigieuse "gym" (comme disent les Anglo-saxons) de cet hôtel ... J'ai eu droit à un officier de l'armée me prenant pour un troufion bon pour faire une série de pompes ... et qui m'obligeait à faire des mouvements pas bons pour moi ... Mon frère a bien rigolé ("coach pour Taz, spécial cadeau pour toi ô ma sœur", m'a-t-il dit), mais j'ai fini par faire un scandale à la gym ... Depuis l'âge de 10 ans je pratique plein de formes de danse (j'en ai 44), je sais à peu près quels mouvements sont bons pour moi et surtout ce que j'aime faire (je vous dis pas ce que je pense des vibrations sauce Pilates pour les gencives et les vertèbres - vibration training with Pilates) ... Bref j'ai envoyé mon coach roulé façon Dieu du stade au vestiaire ... pas sûr que cela lui ait servi de leçon ...

Tiens tant qu'on y est ... Je discutais y a 10 mn avec un cadre d'entreprise travaillant en France mais de nationalité anglaise ... On parlait du bouquin "God save la France" de Stephen Clarke - "A year in the merde" titre VO.Un régal (si si) ... Ledit British me dit qu'il y a quelque chose qui l'a beaucoup amusé dans ce bouquin : les Français (Parisiens surtout) font tout pour ne pas marcher dans la m..., plutôt que de se concerter pour faire en sorte que les m... de chien disparaissent des trottoirs ... Je crois qu'il parlait aussi de notre système de santé et pas que des trottoirs parisiens ni des moto crottes à Chirac ...

Image.

Un ange passe, qui n'est pas coutumier de ce blog ...

Bon 2013 à tous et à toutes ! Parc de Roquebrune Cap-Martin, 31/12/2012, photo prise avec mon iPhone ...

John Grisham nous préparerait-il un remake du "Maître du Jeu" avec la pilule à la place du tabac ?

John Grisham, le maître américain du suspense juridique ("legal thriller") nous préparerait-il un remake du "Maître du Jeu" avec ... la pilule à la place du tabac ? La tribune du Dr. Martin Winckler, qui passe en revue les moyens de contraception, nous fournit de précieux éléments de réponse ... En effet, à la lumière de ladite tribune, tout porte à croire que ...

Nous avons tous en mémoire le "legal thriller" de John Grisham, intitulé "The Runaway Jury" - dont une superproduction hollywoodienne a été tirée (même titre) ... Dans le film le fabricant de tabac a été remplacé par le lobby des armes à feu (les conglomérats fabricants d'armes à feu). Pour la version française, voir ici.

En lisant sur Facebook une tribune écrite par le Docteur Martin Winckler (de son vrai nom Marc Zaffran) concernant certaines pilules contraceptives nocives, je me dis que la pilule devient parfois aussi dangereuse que le tabac, et que certains "labos" et médecins inféodés auxdits "labos" ont la dangerosité et la nocivité des conglomérats fabricants d'armes à feu et des lobbies qui leur sont inféodés ... Y a eu une tuerie récemment dans une école primaire américaine ... Résultat : vingt bambins de 6 ans tués (lire) ... Les USA ont un problème avec ces lobbies et conglomérats nuisant gravement à la santé ... Ben y a pas qu'eux ... Nous, nous avons, entre autres médicaments inutiles et dangereux, la pilule de 3e génération, à en croire le Dr. Martin Winckler ... dont l'excellente tribune est reproduite ci-dessous - un GRAND MERCI au passage au Dr. Martin Wincker, qui fait une fois de plus un remarquable travail de "patient advocate" (ce métier n'existe pas en France, où nous avons à la place des milliers d'assos qui bossent en silos ... mais on a du pinard)...

"Contraception : comment l'ignorance médicale et le marketing industriel mettent les femmes en danger"

par Marc Zaffran, dimanche 30 décembre 2012, 23:07 (Facebook, 31/12/2012, pour l'article et la photo de Martin Winckler reproduite ci-dessous).


"L'accident dramatique qui a touché Marion Larat
(Voir L'Express du 14 décembre 2012 http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/marion-25-ans-handicapee-a-65-a-cause-de-sa-pilule_1199561.html)

et voir aussi cet article du Mondehttp://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/29/pilule-de-4e-generation-ce-noel-que-sophie-21-ans-a-failli-ne-jamais-feter_1811368_3224.html

et dont les médias français ont beaucoup parlé ces derniers temps est un accident qui menace, depuis trente ans, des milliers de femmes en France. L'article qui suit est destiné à faire le point. Il met en question non seulement le marketing de l'industrie pharmaceutique mais aussi la compétence des médecins français.

Mais commençons par une histoire de catastrophe contraceptive qui illustrera mon propos. Elle se déroule en 1977. 

Cette année-là, j'avais vingt-deux ans et j'étais étudiant hospitalier ('externe') dans un service de psychiatrie. Je m'y suis entre autres occupé d'une femme d'une trentaine d'années ; plus exactement, je l'ai écoutée parler, car je n'avais aucune responsabilité de prescription. Son histoire était la suivante : on lui avait découvert une tuberculose avec une localisation aux ovaires et aux trompes ; elle avait reçu un traitement et son pronostic était bon (elle n'allait pas mourir de sa tuberculose), mais le spécialiste lui avait annoncé tout à trac qu'elle serait stérile. Sur quels critères ? Nul ne le sait. Quoi qu'il en soit, quelques semaines après cette annonce, et alors que son mari et elle faisaient le deuil de leur vie familiale (ils n'avaient pas d'enfant), elle s'était retrouvée enceinte …

Comme le traitement antituberculeux qu'elle prenait était toxique pour le fœtus, on l'avait contrainte (je dis bien : contrainte ; on ne lui avait pas laissé le choix) à avorter. Dépressive (on le serait à moins), elle avait fait une tentative de suicide et se retrouvait en psychiatrie. J'ai sympathisé avec elle et un jour, elle m'a demandé de lui expliquer ce qu'était une tuberculose des ovaires et des trompes ... Si j'avais eu suffisamment d'expérience pour le faire, je lui aurais répondu, mais j'étais étudiant, et j'ai réagi comme je le faisais toujours : je me suis dit : 'je vais potasser le sujet'. Mais je me suis dit que je pouvais en faire un peu plus : j'ai enfreint le règlement et j'ai fait sortir la patiente du service pour la guider jusqu'à la bibliothèque de la fac de médecine et lui permettre à elle aussi de consulter des livres et des revues médicales qui lui étaient autrement inaccessibles. Je ne me rappelle pas des détails, mais je me rappelle en revanche qu'elle avait été grandement soulagée de comprendre que sa tuberculose n'était pas une maladie honteuse (le bacille tuberculeux n'est pas sexuellement transmissible : il passe du poumon aux autres organes en pénétrant dans le système sanguin et en se répandant partout dans le corps) et de quelle manière le traitement, très efficace et pris avant que ses trompes ne soient durablement abîmées, lui avait permis de ne pas être aussi stérile qu'on le lui avait prédit.

La tentative de suicide qui l'avait conduite à l'hôpital n'a pas amené pour autant ses médecins à s'interroger sur les causes de son état dépressif. Au lieu de se dire : cette femme a subi tout de même plusieurs chocs – la tuberculose, l'annonce de la stérilité, la grossesse, l'avortement – les médecins ont déclaré : 'C'est l'isoniazide (le traitement antituberculeux) qui a provoqué sa dépression.' Et on a enterré le sujet en ajoutant : 'Ya qu'à lui prescrire l'autre traitement antituberculeux (la rifampicine) et tout ira bien.' C'est ce qu'on fit. Elle allait mieux (mais comment s'en étonner : elle savait qu'elle n'allait pas mourir, elle ne se sentait plus coupable de sa tuberculose, elle se savait fertile… ) alors on l'a laissée sortir (à l'époque, les hospitalisations en psychiatrie étaient souvent des emprisonnements 'pour le bien du patient').

A son départ, elle m'a demandé si elle pouvait garder le contact afin de pouvoir de nouveau me poser des questions ou me parler de ce qui lui arrivait. Elle n'avait pas rencontré beaucoup d'écoute de la part des médecins à qui elle avait eu affaire. A l'époque, il n'y avait pas d'internet, et je n'avais pas de téléphone. Quelques jours ou semaines plus tard, je l'ai appelée de la cabine qui se trouvait sur la place, en bas de chez moi. Elle m'a annoncé qu'elle était enceinte de nouveau.
'- Quoi ? Mais on ne vous a pas prescrit de contraception ?' '- Si, bien sûr, j’ai exigé qu’on me prescrive une pilule ! Mais apparemment elle n’a pas marché ! Et pourtant je ne l’ai jamais oubliée, j’avais tellement peur de me retrouver dans la même situation !" "- Qui vous a prescrit la pilule ?' '- Le généraliste. Le spécialiste de la tuberculose n’était pas au courant.'

Ce jour-là, j'ai pris pour la première fois la mesure de l'ignorance médicale et de ses conséquences.

Je n'étais qu'un étudiant de quatrième année. Mais j'avais beau être jeune, j'avais écouté soigneusement le prof de pharmacologie nous parler des interactions médicamenteuses – ces phénomènes biologiques qui surviennent quand la prise d'un médicament annule les effets d'un autre. Et comme ce prof était intelligent et savait que le sexe occupait toute notre attention, il nous avait donné un exemple d'interaction que nous ne pouvions pas oublier : la rifampicine, antituberculeux très utilisé encore à l'époque, annule l'efficacité de la pilule contraceptive.

(Note pour les utilisatrices d'aujourd'hui : aujourd'hui, sous le nom de marque Rifadine, la rifampicine est également utilisée pour traiter des infections moins graves. Il peut donc arriver qu'on vous en prescrive...)

Quand j'avais entendu cette information, je l'avais soigneusement notée dans ma tête ; j'avais des amies (et quelques partenaires sexuelles...) qui prenaient la pilule ; je les ai toutes prévenues que certains médicaments pouvaient en annuler les effets.

Tout étudiant que j'étais, si cette patiente était sortie du service en me disant : 'Je vais me faire prescrire la pilule', je lui aurais dit :'Surtout pas, demandez qu'on vous pose un DIU au cuivre, car la pilule ne marchera pas.' Mais elle n'était pas allée jusqu'à me confier toute sa vie intime : après tout, je n'étais pas son médecin.

Le médecin qui lui a prescrit la pilule ne s'est pas renseigné sur ses autres traitements. Le médecin qui lui a prescrit son antituberculeux, non plus. La formation médicale à la française fait des médecins des individus qui travaillent dans un environnement clos, sans penser que les patients ('leurs' patients) sont soignés par d'autres personnes et ne prennent pas exclusivement ce qu'ils leur prescrivent et ont une vie en dehors du cabinet médical. L'ignorance (ou la vanité) a fait dire à un médecin qu'elle était stérile et l'a poussée à l'avortement ; l'ignorance et l'absence de communication entre deux autres médecins l'a une nouvelle fois exposée à une grossesse non désirée.

L'ignorance médicale, source de souffrances pour les femmes

Au fil des années, j'ai vu de nombreux autres cas de femmes qui payaient cher l'ignorance des médecins : des femmes épileptiques à qui on ne disait pas que le traitement de leur maladie inhibe (eh oui, lui aussi) la contraception hormonale ; des femmes qui vomissaient leur pilule à qui on s'ingéniait à prescrire la même en leur disant que c'était 'psychologique' ; des femmes qui ovulaient - et donc, étaient enceintes - sans oubli, à cause d'une pilule inadaptée, et qu'on accusait ensuite d' 'actes manqués' et de 'désir inconscient' de grossesse ; des femmes à qui on refusait un DIU au cuivre parce qu'elles 'risquaient de se retrouver stériles' ; des femmes qui faisaient un accident vasculaire ( une phlébite,  une thrombose de l'artère centrale de la rétine, une embolie pulmonaire – j'ai vu les trois) parce qu'on leur avait prescrit une combinaison explosive d'estro-progestatifs en guise de 'pilule d'urgence', alors que le Norlevo était déjà commercialisé ; des femmes qui se retrouvaient enceintes (et donc, poussées à une grossesse non désirée ou à une IVG) parce qu'on leur avait dit d'arrêter leur pilule un mois par an 'pour vérifier que tout va bien'.

L'ignorance des médecins français en matière de contraception a fait énormément de dégats. Elle en fait encore, comme le montre l'accident subi en 2006 par Marion Larat. Cette jeune femme qui a aujourd'hui 25 ans a fait, à l'âge de 19 ans, au bout de 4 mois d'utilisation, d'une pilule dite 'de 3e génération' (Méliane), un AVC (accident vasculaire cérébral) qui l'a laissée lourdement handicapée.
  Des questions légitimes

Les questions qu'on doit se poser quand une femme jeune subit un AVC sont celles-ci :
1° quelle est la cause probable de l'AVC ? (anomalie biologique 'innée', agent extérieur, association des deux)
2° existait-il des antécédents personnels ou familiaux identifiables ?
3° pouvait-on prévenir cet accident ?

A la première question, il est facile de répondre : chez une femme de moins de 35 ans en bonne santé qui fait un AVC, la première cause retrouvée est l'utilisation d'une pilule contenant un estrogène, car c'est cette hormone qui favorise la formation de caillots qui produit phlébite (dans le mollet), embolie pulmonaire (dans un vaisseau du poumon) ou un AVC (dans un vaisseau du cou ou de la tête).  Les AVC liés à l'estrogène contenu dans les pilules les plus prescrites surviennent SURTOUT au cours des 24 premiers mois d'utilisation. Dans le cas de Marion Larat, qui n'avait pas d'anévrisme ou d'anomalie anatomique responsable de son AVC tout indique que la formation d'un caillot sous l'effet de l'estrogène contenu dans la pilule est responsable, au moins en partie. Je dis 'en partie' parce que la prise de pilule n'est pas source d'AVC chez toutes les femmes, mais surtout chez celles qui ont une anomalie sanguine ou vasculaire préexistante. D'où la nécessité pour les médecins d'être prudents quand ils prescrivent une pilule.

(Une précision : dans mon esprit, 'prudent' ne veut pas dire 'conservateur' ou 'opposé'. C'est plutôt un synonyme de 'soigneux', 'réfléchi', 'scientifiquement solide'. Malheureusement, beaucoup de praticiens ont aussi tendance à refuser une contraception à des jeunes femmes sous prétexte de ne pas leur faire courir de risque. Vouloir mettre quelqu'un à l'abri de tous les risques n'est pas seulement irréaliste, c'est contre-productif. La vie, c'est risqué. On prend des risques en permanence. La question est de savoir quels risques on accepte de prendre et lesquels on trouve démesurés. Entre le risque d'une grossesse non désirée (risque : 80% en l'absence de contraception) et le risque d'un AVC sous pilule (entre 5 et 80 pour 100 000 femmes et par an, soit, entre 0,5 et 8 pour 1 million), il n'y a pas photo. Nous verrons plus loin que toutes les pilules ne représentent cependant pas le même risque.)

A la seconde question, il semble aussi assez facile de répondre : le bilan sanguin qu'on lui a fait passer en 2010 a montré qu'elle présentait une anomalie de la coagulation qui rendait risquée la prise d'estrogènes. Cette anomalie de la coagulation, ce n'est pas elle qui l'a inventée, ce sont le/la gynéco et l'hématologue (spécialiste des troubles sanguins) consultés en 2010 qui l'ont identifée dans ce bilan. Et on se demande pourquoi elle n'a pas eu le même bilan à l'hôpital où elle a été admise en 2006 et, si elle l'a eu, ce qui est probable, pourquoi ce résultat ne lui a pas été communiqué …

La réponse à la troisième question est plus complexe. En effet : les anomalies sanguines qui prédisposent aux AVC sous pilule contenant un estrogène sont peu fréquentes. Souvent, elles sont familiales et peuvent être soupçonnées au vu de l'histoire médicale des parents et/ou des frères et sœurs. En dehors de ces situations d'appel, leur rareté ne justifie pas de faire des bilans de dépistage à toutes les jeunes femmes, d'autant que ces bilans, par ailleurs coûteux, font, comme l'examen gynécologique encore imposé par de nombreux médecins, obstacle au libre accès de la contraception par les adolescentes.

Par ailleurs, les bilans sanguins permettent de dépister certaines femmes à risque, mais j'ai vu aussi des AVC sous pilule chez des femmes qui n'avaient pas de facteur de risque familial, et dont le bilan sanguin était parfaitement normal. C'est rare, mais pas impossible. De ce fait, ce n'est pas toujours prévisible. On ne peut ni prévoir, ni prévenir tous les accidents possibles chez une seule personne. La vie est risquée, et le risque zéro n'existe pas…

Pour autant, la prise d'une pilule contenant des estrogènes est-elle toujours risquée ?

Non, bien sûr. Les AVC sont peu fréquents dans l'absolu (voir plus loin), et ils surviennent essentiellement
- au cours des deux premières années de prise
- chez les femmes ayant des facteurs de risque connus ou détectés (voir plus haut)
- chez les femmes de plus de 35 ans qui fument
- avec les pilules de 3e et 4e génération. 

Et on peut les éviter (en tout cas, en éviter un grand nombre) comme nous le verrons plus loin.

Bon, mais c'est quoi la 'génération' d'une pilule ?

Le mot 'génération' fait référence aux trois grands types de pilule contenant des estrogènes commercialisées au cours des 50 années écoulées.

La 'première génération' est celle (disparue à présent) des pilules commercialisées dans les années 60 et qui contenaient de fortes doses d'estrogènes ; Stédiril était la plus courante.

Les pilules de '2e génération' (apparues dans les années 70 et 80) sont celles qui contenaient les mêmes progestatifs que celles de la première génération avec une dose plus faible d'estrogène. On savait déjà à l'époque que les doses d'estrogène des pilules de 1ère génération étaient sources d'effets secondaires (gonflements des seins, nausées, rétention d'eau, migraines… et troubles vasculaires). Comme c'est le progestatif qui est contraceptif (l'estrogène est là seulement pour rendre la prise plus confortable), on a baissé les doses.
Les pilules de 2e génération sont  celles qui contiennent les progestatifs les plus sécuritaires :
- la noréthistérone (Miniphase, Triella)
- le lévonorgestrel (Minidril, Adépal, Trinordiol)
(NB : le lévonorgestrel est également le composant unique, à dose plus élevée, dans la pilule dite 'du lendemain' ou 'd'urgence' – Norlevo, Plan B. Son utilisation sous cette forme par des millions de femmes n'a provoqué AUCUN accident vasculaire depuis trente ans.)

Les pilules de 3e génération (commercialisées dans les années 90) contiennent un progestatif plus récent :
- gestodène, désogestrel, norgestimate (Cilest, Varnoline, Méliane, etc.)
ou un autre produit tenant lieu de progestatif :
- cyprotérone (Diane et ses dérivées, qui ne devraient même pas être prescrites comme des pilules) ;
- drospirénone (Jasmine et ses dérivées et génériques qui peuvent produire, en plus, d'autres effets secondaires au moins aussi graves) ;
- chlormadinone (Bélara).
Le risque d'AVC est plus élevé avec la troisième génération de pilule car le progestatif qui entre dans leur composition est dit 'faible', autrement dit : il ne contrebalance pas suffisamment les effets vasculaires nocifs de l'estrogène.

Seules les pilules de 2e génération devraient être prescrites comme première contraception aux jeunes femmes, lorsqu'elles ne veulent ni d'un DIU ni d'un implant. Et là encore, le dialogue et les informations données aux femmes sont déterminants : beaucoup de jeunes femmes pourraient opter pour l'implant ou un DIU comme première contraception si on leur en donnait la possibilité et si on les avertissait des avantages et inconvénients respectifs des méthodes. Les praticiens qui se contentent de prescrire une pilule sans informer les femmes sur les différentes méthodes disponibles et sans les laisser choisir en connaissance de cause ne font pas leur travail. Et ils font courir aux premières intéressées des risques inacceptables.

Dans quelle mesure les pilules de 3e génération provoquent-elles plus d'AVC que les autres ?

Le risque plus élevé des pilules de 3e génération est connu et publié par les revues scientifiques depuis le milieu des années 1990!!! En 1996, La revue Prescrire alertait déjà les médecins français sur le sujet. Elle est revenue dessus dans un article paru en 2010 : http://www.prescrire.org/Fr/3/31/46495/0/NewsDetails.aspx

En 2012, quand le déremboursement de ces pilules a été décidé par les autorités sanitaires françaises (pour dissuader leur prescription), Prescrire a enfoncé le clou : http://www.prescrire.org/fr/3/31/48291/0/NewsDetails.aspx

Le risque cardio vasculaire des pilules est très précisément chiffré :

Risque d'AVC chez les femmes sans contraception hormonale :
5 à 10 pour 100 000 femmes et par an (Note : autrement dit, en un an, sur 100 000 femmes qui ne prennent pas la pilule, 5 à 10 feront une phlébite,  une embolie pulmonaire ou un AVC cérébral 'spontané', probablement lié à une anomalie biologique innée et non dépistée.)

Risque d'AVC chez les femmes prenant une pilule estrogénique :
- Pilule de 2e génération : 20 pour 100 000 femmes et par an 
- Pilules de 3e génération avec désogestrel ou gestodène : 40 pour 100 000 femmes et par an (2 fois plus)
- Pilules de 3e génération avec cyprotérone : 80 pour 100 000 femmes et par an (4 fois plus !!!!)
Le risque d'AVC avec les pilules contenant de la drospirénone (Jasmine et autres, dite de '4e génération') est compris entre la 2e et la 3e génération (entre 20 et 40/100 000/an).

Les pilules de 2e génération avaient été conçues pour faire courir moins de risque vasculaire (en raison de leur moindre dosage en estrogène) que les pilules de 1e génération. Les pilules de 3e génération ont fait remonter ce risque. Pour cette raison elles ne devraient pas être prescrites puisqu'il existe d'autres options moins dangereuses.

Qu'en est-il de 'Nuvaring' (l'anneau vaginal) et de Evra (le 'patch' contraceptif) ?

L'un et l'autre ont les mêmes caractéristiques et les mêmes effets secondaires potentiels que les pilules estrogéniques, même si le passage de l'hormone se fait par voie vaginale pour l'une et à travers la peau pour l'autre, et non à travers le tube digestif, comme la pilule.

Or, le patch EVRA contient elle aussi un progestatif de 3e génération (la norelgestromine) et l'agence canadienne de santé et la commission européenne compétente ont toutes deux mis en garde contre son utilisation : le risque d'AVC est environ deux fois supérieur à ce qu'il est avec les pilules de 2e génération donc, similaire à celui des pilules au désogestrel et au gestodène – 40/100 000/an. (Sources : Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 424 ; Rev Prescrire 2009 ; 29 (311) : 663)

Les risques vasculaires de l'étonorgestrel, le progestatif de 3e génération contenu dans l'anneau NUVARING n'ont, eux, pas été évalués ! Dans le doute, il est préférable de ne pas faire des patientes des cobayes, et de réserver exclusivement son utilisation à des femmes :

- ayant déjà utilisé une contraception par estrogènes pendant plus de deux ans sans incident ;
- n'ayant aucun facteur de risque vasculaire (ni familial, ni sanguin) ;
- qui tient à recourir à cette voie d'administration plutôt qu'à toutes les autres (pilules, DIU, implant)
et
- qui connaît les risques liés aux contraceptifs de 3e génération et l'absence de données chiffrées pour Nuvaring !

Mais dans tous les cas, il n'est pas raisonnable de prescrire un Nuvaring à une adolescente ou à une jeune femme dont ce serait la première contraception, non seulement en raison des risques d'AVC (inconnus) mais aussi des risques de grossesse (plus une méthode est nouvelle et demande des manipulations, plus elle est source d'échecs…) !

Dans ces conditions, un médecin peut-il prévenir la survenue des AVC liés à la pilule  SANS faire de bilan sanguin systématique ? En particulier, quand il reçoit une jeune femme qui désire prendre la pilule sans prise de sang et sans que sa famille soit au courant ? 

Oui, s'il prend trois précautions :
la première consiste à évoquer très précisément avec les jeunes femmes les antécédents familiaux de phlébite, d'embolie pulmonaire, d'AVC, de migraine grave, de troubles de la coagulation, d'infarctus ; quand ce type d'incident est survenu chez le père ou la mère avant l'âge de 50 ans, il est très évocateur d'un trouble de la coagulation ; il doit inciter le médecin à faire faire un bilan sanguin (un bilan 'orienté' par des antécédents familiaux a beaucoup plus de chance de donner des informations utiles qu'un bilan 'à l'aveugle' chez toutes les femmes) et, en attendant le bilan, à prescrire une pilule SANS estrogène. C'était toujours mon attitude quand je recevais une patiente demandant une pilule : je discutais longuement avec elle pour m'assurer que tout le monde dans sa famille allait bien et qu'il n'y avait pas de facteur de risque. C'était souvent délicat au cours des années 80 : beaucoup de jeunes femmes prenaient la pilule en cachette et il était difficile de leur demander d'interroger leur mère sur ses antécédents ; ça l'était beaucoup moins au début des années 2000, où souvent, les jeunes patientes que je recevais connaissaient le nom de la pilule de leur mère, ou savaient quand et pourquoi elle avait cessé de la prendre.
Quand les jeunes femmes ne savaient pas, dans le doute, je leur faisais faire un bilan de coagulation pour m'assurer que tout allait bien. Si ce n'était pas possible, je leur prescrivais la pilule la plus sûre ou, si elles le désiraient une contraception sans estrogènes (pilule progestative, DIU, puis également implant à partir de 2001).

la seconde précaution consiste à proposer toujours plusieurs méthodes contraceptives et non à prescrire systématiquement une pilule ; en effet, ni les DIU (au cuivre et progestatif), ni l'implant, ni les pilules progestatives pures ne font courir de risque vasculaire = précisément parce qu'ils ne contiennent pas d'estrogène. Hélas, depuis longtemps, beaucoup de médecins français refusent (ou négligent) de prescrire aux femmes autre chose qu'une pilule estrogénique. Or, le risque d'AVC sur pilule est compris entre 5 et 80/100 000 utilisatrices (voir plus loin). Plus le nombre d'utilisatrices de pilules est grand, plus le nombre d'accidents l'est aussi. Plus on prescrit d'autres méthodes, plus ce nombre diminue.
Pour ma part, j'ai commencé à poser des DIU aux femmes sans enfant en 1994, et des implants progestatifs en 2001. Outre que ça a représenté un plus grand choix – et donc, une plus grande liberté – pour les femmes, je pense que ça m'a permis d'éviter à un grand nombre d'entre elles des AVC ou des phlébites dont elles pouvaient se passer. Les patientes y ont gagné sur tous les plans...

- la troisième précaution consiste à ne JAMAIS prescrire une pilule de 3e génération (ou de 4e génération, type 'Jasmine') à une jeune femme dont c'est la première contraception. Comme je l'ai dit plus haut, le risque d'AVC est surtout important pendant les deux premières années d'utilisation. C'est donc chez les très jeunes femmes, qui n'ont jamais pris de pilule, que cette prescription est la plus risquée et doit être absolument bannie !!! Dans certains cas, une femme peut se trouver mieux d'une pilule de 3e génération, mais ça doit d'abord faire l'objet d'une discussion très précise pour lui expliquer les avantages et inconvénients de la méthode et la laisser déterminer par elle-même si le jeu en vaut la chandelle.
  Pourquoi les médecins français prescrivent-ils autant de pilules de 3e et 4e génération ?

Pour deux raisons : l'incompétence et le marketing. Les deux, d'ailleurs, sont liés.

L'incompétence a des racines profondes dans la formation médicales, et entre autres : le manque d'esprit scientifique des facultés de médecine ; le caractère dogmatique des enseignements délivrés par beaucoup de professeurs de médecine ; l'absence d'intérêt pour les problèmes concrets, quotidiens, des citoyens (sexualité et contraception sont pourtant des problèmes de taille…) ; l'absence de communication entre les facultés et les enseignants ; le refus de toute information qui n'est pas franco-française, surtout si cette information remet en cause des dogmes hexagonaux ('Oui, on peut poser des DIU à des femmes qui n'ont pas d'enfant', par exemple)…

L'incompétence peut être traitée, quand on est ouvert et curieux, par l'auto-formation ou la formation continue collective et le partage du savoir. Encore faut-il avoir l'humilité de partager le savoir et avoir le courage de rejeter les dogmes.

Malheureusement, les études de médecine ont tendance
1° à sélectionner des étudiants en médecine dogmatiques et défensifs ; 2° à ériger des dogmes en vérités indiscutables (comme tout le système universitaire français, d'ailleurs)

De plus, 'incompétence est souvent entretenue par l'industrie, qui (on le sait depuis certains récents scandales, mais aussi depuis la publication de certains livres marquants, au début des années 2000) a tout intérêt à ce que les médecins n'aient pas de sens critique et prescrivent les derniers médicaments commercialisés, dont les inconvénients et les dangers ne sont pas bien connus, plutôt que les médicaments éprouvés.

Le marketing pharmaceutique est plus sournois mais pas moins responsable : les pilules de 3e génération ont été introduites par les industriels pour augmenter leur part de marché ; les pilules de 2e génération, sûres et bien connues, ne rapportaient plus rien (leur prix est dérisoire) ; il fallait en produire de nouvelles, qui soient plus coûteuses (donc plus rentables), en prétextant d'apporter un 'plus' pour les femmes. L'apparition des pilules de 3e génération s'est fait sur la vague d'une campagne de marketing destinée aux jeunes utilisatrices, de plus en plus nombreuses et qui n'avaient pas accès à d'autres méthodes, puisque le DIU leur était refusé, et l'implant n'est apparu en France qu'en 2001.

La 'nouveauté' des pilules de 3e génération résidait dans le fait que les progestatifs nouveaux, moins puissants, permettaient à l'estrogène d'être plus actif, et d'avoir (parfois) un effet bénéfique sur l'acné. D'où l'argument souvent présenté aux médecins : 'Les adolescentes ont deux problèmes : l'acné et la sexualité. Si vous leur prescrivez ces nouvelles pilules, vous traiterez les deux en même temps'.

C'est d'ailleurs à partir de cet argument que le fabriquant de Diane 35 a fait prescrire son produit larga manu par des gynécologues, des dermatologues et des généralistes alors même que ce médicament n'avait pas dans son autorisation de mise sur le marché la mention 'contraception' !!! (Il ne l'a toujours pas.) A noter que j'avais déjà dénoncé cet état de chose (et le risque thrombo embolique plus élevé de Diane 35) dans Contraceptions mode d'emploi (2001, réédité en 2003 et 2007), et que le laboratoire fabriquant ne l'a pas contesté…

Donner 'deux-traitements-en-un' peut paraître séduisant mais n'est pas rationnel dans ce cas précis : on ne prend pas la pilule pour lutter contre l'acné, on la prend pour éviter d'être enceinte. Et l'acné nécessite des traitements spécifiques qui ne sont pas contraceptifs. Confondre les deux en prescrivant 'une pilule pour l'acné', c'est aller au-devant d'une catastrophe.

Dans le cas de Jasmine et de ses copies et génériques (Jasminelle et autres), l'argument de marketing (non écrit, mais verbal) qui était livré aux médecins (et qui était inscrit dans les articles 'inspirés par l'industrie' dans la presse féminine, était que Jasmine 'empêchait de prendre du poids'. C'est faux, mais en plus, en raison de la nature de son progestatif, qui a des effets diurétiques, la prise de Jasmine peut entraîner une déshydratation, des troubles cardiaques liés à un excès de potassium, etc. CETTE PILULE NE DEVRAIT ETRE UTILISEE QUE PAR UN TOUT PETIT NOMBRE DE FEMMES (probablement quelques centaines en France, tout au plus) et ce, dans des circonstances très précises (rétention d'eau sous pilule, en particulier). On peut même s'en passer tout à fait puisqu'il existe d'autres méthodes contraceptives...

En 2013, les pilules de '3e génération' seront déremboursées.

C'est une mesure destinée à éviter leur prescription inconsidérée par les médecins. Ce n'est pas une mesure suffisante, et elle sera certainement mal comprise par les utilisatrices qui n'ont pas de problème avec ces pilules-là. Pour éviter d'autres accidents comme celui qui a brisé la vie de Marion Larat, il faut autre chose :
- une information précise des utilisatrices
- une critique permanente du discours de marketing des industriels
- une prise de conscience de TOUS les médecins prescripteurs
- une formation adéquate, continue, non seulement des étudiants en médecine mais de tous les professionnels de santé (infirmières, sages-femmes, conseillères en planification) susceptibles d'être consultés par les femmes en recherche de conseil contraceptif."

Martin Winckler (Dr Marc Zaffran)

La Befana et le don d'organes

Une sorcière pour s'occuper du don d'organes ? Il fallait y penser, l'Italie l'a fait ... "La Befana est une figure typique du folklore italien. Son nom vient de la déformation d’Épiphanie en italien (Befana Epifania)" (Wikipedia). La sorcière italienne est l'équivalent de notre Saint Nicolas ou Père Fouettard : le bâton ou la carotte, selon que nos chères têtes blondes ont été sages ou pas ... Or donc, entendu dans la rue d'une petite ville italienne (Italie du Nord) il y a deux jours (une maman italienne à sa petite fille) : "Si tu n'es pas sage, la Befanina viendra prendre tes organes, tous !" Je crois que la petite Italienne n'a pas été trop impressionnée ... Elle cherchait à se faire offrir un blouson mode pour aller aux sports d'hiver ...

"La Befana appartient aux figures folkloriques, pourvue de dons, liés à la fête de la nativité. La légende dit que la Befana passe dans chaque maison où vivent des enfants la nuit précédant l'Épiphanie (le 6 janvier). Ces derniers accrochent une chaussette non loin de la cheminée ou de la fenêtre. Pour ceux ayant été bons et gentils au long de l'année, la Befana dépose dans leur chaussette des caramels ou des chocolats, en revanche, pour ceux qui n'ont pas été gentils elle remplit les chaussettes de charbon (En réalité il s'agit aujourd'hui de sucre noir comestible ou de la réglisse qui ressemble au charbon).
La Befana est souvent décrite comme une vieille femme volant sur son balai. Mais, à la différence d'une sorcière, elle est souvent souriante et porte une bourse et un sac plein de bonbons, de cadeaux, mais aussi de charbon." (Wikipedia)

Image : Ava Gardner en sorcière sexy...

"Identité Nationale" (Lavilliers)

Merci à Bernard Lavilliers pour ce superbe rap ... Voir son dernier album "Causes Perdues et Musiques Tropicales" ...


Bernard Lavillier Identité Nationale (Live) par mikeflorian

Bernard Lavilliers Identité Nationale (Live) par mikeflorian

"Identité Nationale :

Des lois-encore des lois, pour blanchir les puissants,
qui n'ont même plus de classe qui sont de vrais faisans
Des interdits partout t'es pas assez mature
pour savoir si tu peux, fumer dans la nature,
insulter la police ou bien le président,
écrire ce que tu veux chanter ce que tu sens,
Y a des senseurs partout mentalité de flics
Ou bien des courtisans rampants dans la milice.

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

On se croirait revenu a vichy cher Pétain,
là ou les étrangers les juifs- les arméniens
Étaient placardés là sur cette affiche rouge,
là où monsieur Bousquet disait "personne ne bouge"
Ils vont dans ton passé citoyen anonyme,
fouiller dans ton casier judiciaire, et ça rime,
voir si t'es bon Français, si t'as de bon réflexes patibulaires- mais presque.

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Alors que le crédit t'encercle, t'infantilise,
que les banquiers jouent avec la banquise.
Que tes amis d'enfance redeviennent étrangers,
t'as peut-être quand-même des questions à poser
La nuit sur internet partage tes insomnies
et des flics des rois, tu deviens repérable sur ton adresse IP
t'es cerné
en croyant que t'es libre.
Le Blues

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y'en a marre. Y'en a marre. Y'en a marre.

On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y'a les petits marquis qui te prennent pour un con,
avec une arrogance du temps de Napoléon,
qui friment avec tes sous dans des cours d'opérettes.
Mais quand est-ce qu'on les vire ? Quand est-ce qu'on les jette ?"

"3D printing is the future of manufacturing (infographic)"

Voici une usine à gaz dont il n'est pas sûr que la France veuille ...

La 3ème révolution industrielle, le rêve marxiste (bon pour le pays voisin mais pas pour chez nous), le boulet médiatique ... L'imprimante 3D revêt déjà de doux noms d'oiseau sur le sol gaulois ...

Pourtant, on a beau l'insulter, elle n'en fait pas moins son apparition dans l'industrie et la biologie et la médecine (fabrication de matériau humain ou biologique à l'aide d'imprimantes 3D) ... mais n'est pas la bienvenue chez nous ...

Or, trop tard, pourrait-on dire : le futur a déjà frappé à notre porte ...

On a du chômage à ne savoir qu'en faire, mais on ne veut pas de PME sur le sol français ? Avez-vous envie de fabriquer vous-même vos objets, votre nourriture, et même votre ... maison ? Non ? Tout cela sera pourtant possible grâce à l'imprimante 3D ... Bah, cela nous fait une belle jambe ...

Drôle de pays ... qui consolide le passé au lieu de créer de la croissance (et de l'entretenir). Vous voulez que je vous dise ? Dans bien des pays, on passe pour d'adorables marioles, avec lesquels il ne fait pas bon argumenter ... car ils ont toujours le dernier mot (et des millions de chômeurs, jeunes et seniors et femmes) ...

L'argumentation est un sport national en France ...

Voici donc quelques munitions pour argumenter : au lieu de vous arracher les yeux sur la mini-usine à gaz ci-joint, allez voir le lien qui donne l'article (et l'infographie) en VO ... C'est par ici.

Merci de laisser vos commentaires après lecture ... Va y avoir du sport ! ...

"Never Let Me Go": our life in a closed, less informational world?

Shuji Kuroda, un Japonais qui vit en Inde, directeur de Kuroda Corporation, parle du livre et du film tiré du livre "Never let me go", écrit par l'écrivain japonais Kazuo Ishiguro (propos recueillis sur Facebook le 29/12/2012).

"I watched the movie 'Never Let Me Go', which is a 2010 British dystopian* science fiction drama film based on Kazuo Ishiguro's 2005 novel of the same name. [* an imaginary place where the conditions and quality of life are unpleasant. The opposite of Utopia.]

The three main characters—Ruth, Tommy and Kathy, are clones created to provide vital organs for non-clones ('normals'). They never tried to escape from their fates. After all, they had passively accepted their fate respectively. The fate means that they become a donor and eventually 'complete (i.e. death).'

Ruth, Tommy and Kathy developed close friendship. Ruth and Tommy fell in love as they become adults. They believed the rumor that Hailsham students might be allowed to 'defer' from being donors for three years if they have truly fallen in love. After Ruth’s complete, Kathy becomes Tommy's carer and begins a romantic relationship with him. But their teachers of guardians dismissed the rumor.

I think that the author wanted to describe our current world abstractly. It means we are living in a closed world. We follow the rule of the society and accept the culture and use technology in the world. The children of the donors symbolize humans of the closed or less informational world.

Sometimes people believe that love can overcome the fear of their death. Somehow love is supposed to make them to accept their fates. Love and death have deep meanings at any times. 

I suppose that few people know that the author Kazuo Ishiguro is interested in Haruki Murakami’s works. I’d like to know his thought on Murakami’s works."

==> VOIR "NEVER LET ME GO" EN STREAMING GRATUIT ICI.